O.M.S.

O.M.S.
O.M.S.

Institution spécialisée des Nations unies, l’Organisation mondiale de la santé (O.M.S.), en anglais World Health Organization (W.H.O.), comptait en 1997 192 États membres. Elle a été créée le 7 avril 1948 par 27 États et, chaque année, une journée mondiale axée sur un thème de santé particulier célèbre cet anniversaire. Elle a son siège à Genève.

Les fonctions exercées par l’O.M.S. sont nombreuses: coordination des travaux internationaux, collaboration avec des institutions internationales et nationales, assistance technique, études épidémiologiques et statistiques, actions contre les maladies épidémiques et endémiques, actions en faveur de l’amélioration de la nutrition et de l’hygiène, aide à la coopération scientifique, élaboration de normes internationales en matière de maladies et de produits pharmaceutiques.

La définition de la santé et les objectifs déclarés de l’O.M.S. sont à l’évidence utopiques, mais seules des orientations claires peuvent mobiliser les énergies pour répondre à des besoins manifestement criants.

L’institution

Les États parties à la Constitution de l’O.M.S. déclarent, en y adhérant, en accord avec la charte des Nations unies, qu’un certain nombre de principes «sont à la base du bonheur des peuples, de leurs relations harmonieuses et de leur sécurité: la santé est un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale. La santé de tous les peuples est une condition fondamentale de la paix du monde et de la sécurité; elle dépend de la coopération la plus étroite des individus et des États».

Le but de l’O.M.S. est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible. Une résolution adoptée par la 34e Assemblée mondiale de la santé en 1981 a rejeté la notion d’assistance technique pour la remplacer par celle de coopération technique, fondée sur l’intérêt commun et mutuel de tous les États. Cette résolution insiste sur la nécessité de promouvoir «l’autoresponsabilité» dans le développement sanitaire.

Autorité suprême de l’O.M.S., sorte de parlement mondial de la santé, l’Assemblée mondiale de la santé se réunit au moins une fois par an, en général au mois de mai. Elle regroupe les délégations des États membres, souvent dirigées par les ministres de la Santé ou les directeurs généraux. Au cours des réunions publiques de ces sessions sont arrêtés la politique, les orientations, les programmes et le budget de l’organisation.

L’Assemblée mondiale est aidée dans son travail par un conseil exécutif composé de trente personnes désignées par autant d’États membres, élues pour trois ans. Ces experts en santé publique se réunissent en janvier pour préparer l’Assemblée et immédiatement après celle-ci pour donner suite à ses travaux. L’activité de l’O.M.S. est décentralisée grâce à six bureaux régionaux dont l’Assemblée prend le nom de comité régional et se réunit également une fois par an, en général à l’automne: régions africaine, des Amériques, de la Méditerranée orientale, européenne (dont le siège est à Copenhague), de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental.

Le fonctionnement

Dans le personnel permanent, seules sept personnes ont des mandats «politiques»: le directeur général désigné par le conseil exécutif et élu par l’Assemblée ainsi que les six directeurs régionaux élus par les États de leur région. Élu avec un mandat de cinq ans renouvelable, le directeur général de l’O.M.S. est traditionnellement un médecin. Le docteur Hiroshi Nakajima (Japon) a été élu par la 41e Assemblée mondiale de la santé le 4 mai 1988 pour prendre ses fonctions à partir du 21 juillet 1988. Il a succédé aux docteurs H. Mahler (Danemark) élu en 1973, après M. Candau (Brésil) qui avait pris la suite de Brock Chisholm (Canada) en 1953.

Le directeur général nomme, à la suite de concours, tous les fonctionnaires qui participent au fonctionnenent de l’Organisation, environ 5 000 personnes dont 1 500 cadres, parmi lesquels figurent un tiers de médecins. Il n’existe pas à proprement parler de correspondants de l’O.M.S., en ce sens que les personnes, autres que ces fonctionnaires, qui collaborent avec elle ne sont pas des personnels d’exécution. La participation à la mise en œuvre de programmes, la réalisation de travaux dans des laboratoires ou des instituts de recherche s’effectuent généralement dans le cadre d’une collaboration scientifique faisant souvent l’objet de contrats mais qui ne mettent en jeu que des sommes, la plupart du temps, dérisoires. Le quasi-bénévolat rend en pratique impossible le chiffrage du nombre de personnes qui pourraient être considérées commme des correspondants de l’O.M.S. Il en est de même des experts qui mettent leur compétence à la disposition de l’Organisation. La collaboration avec l’O.M.S. est très recherchée dans le monde scientifique.

Le budget ordinaire de l’O.M.S. est d’environ 850 millions de dollars par an. Il est alimenté par des contributions des États membres selon un barême comparable à celui des Nations unies (les États-Unis en versent environ un quart, la France 6 p. 100). Ce budget ordinaire est pratiquement doublé par des contributions volontaires, soit de l’O.N.U. pour des programmes particuliers comme la planification familiale ou les vaccinations, soit d’États, d’organismes divers ou par des dons. Contrairement à d’autres organismes internationaux, tels que l’U.N.I.C.E.F. dont la vocation est le secours matériel immédiat, l’O.M.S. n’offre essentiellement aux États que des prestations d’ordre intellectuel. La répartition de ce budget correspond très exactement aux grands domaines d’activité de l’O.M.S.

Domaines d’activité

Les divers bureaux de l’O.M.S. travaillent dans des directions multiples: l’hygiène du milieu (risque de l’environnement et protection alimentaire; approvisionnement en eau et assainissement; sécurité des substances chimiques); surveillance épidémiologique (statistiques sanitaires et appréciation de la situation sanitaire dans le monde); éducation pour la santé; action antipaludique; maladies parasitaires; maladies transmissibles (tuberculose, S.I.D.A., lèpre, infections bactériennes et vénériennes, maladies à virus); lutte antivectorielle (développement et sécurité d’emploi des pesticides); programmes de vaccinations et de lutte contre les maladies diarrhéiques; maladies non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, cancer, génétique humaine, santé bucco-dentaire). Ses travaux portent également sur la santé de la famille (santé maternelle et infantile, nutrition), la santé mentale, le développement des services et des personnels de santé, la recherche, la technologie diagnostique et thérapeutique, la coordination sanitaire et biomédicale. En 1967, l’O.M.S. a mis en route un programme mondial d’éradication de la variole. Cette éradication a été proclamée en 1980. Les espoirs et les moyens importants engagés pour tendre vers l’éradication du paludisme ont, en revanche, malgré des progrès été déçus. L’éradication de la poliomyélite est l’une des perspectives ouvertes par l’O.M.S. pour l’an 2000. Il en est de même pour la lèpre, la dracunculose, l’onchocercose, la maladie de Chagas et le tétanos néonatal. Mais cela n’atténue malheureusement pas la crise mondiale due aux maladies infectieuses, parmi lesquelles figurent les redoutables maladies émergentes (fièvre hémorragiques à virus Ebola, encéphalopathie spongiforme bovine) ou réémergentes (choléra et tuberculose).

Les publications de l’O.M.S. sont très variées: des périodiques à l’intention du grand public (Santé du monde ) ou des professionnels de santé; des livres et des brochures techniques (répertoires, bibliographies, manuels et annuaires statistiques); des rapports de groupes consultatifs en très grand nombre.

Orientations majeures

En 1977, l’Assemblée mondiale de la santé a décidé que le principal objectif social des gouvernements et de l’O.M.S. dans les prochaines décennies devrait être «de faire accéder d’ici à l’an 2000 tous les habitants du monde à un niveau de santé qui leur permette de mener une vie socialement et économiquement productive», ce qui constitue l’objectif de «la santé pour tous». La déclaration d’Alma-Ata, adoptée l’année suivante par la Conférence internationale sur les soins de santé primaires, soulignait que ces soins de santé étaient le moyen clé pour atteindre cet objectif.

Or la notion d’un niveau de santé acceptable est variable d’un pays à l’autre et les efforts pour instaurer la santé pour tous peuvent emprunter des voies très dissemblables. Cette diversité rend difficile la formulation d’objectifs bien définis. L’O.M.S. propose toutefois deux indicateurs de base ayant trait à la survie: l’espérance de vie à la naissance ne devrait pas être inférieure à soixante ans et le taux de mortalité infantile ne devrait pas excéder 50 pour 1 000 naissances vivantes.

Le développement sanitaire, tel qu’il est défini par les travaux de l’O.M.S., repose sur un certain nombre de principes fondamentaux: la responsabilité des gouvernements à l’égard de la santé de leurs administrés; le droit et l’obligation, pour chacun, de participer au développement de sa santé, le devoir pour les gouvernements et les professions de santé de diffuser des informations pour que chacun puisse assumer davantage la responsabilité de sa propre santé; l’interdépendance des individus, des communautés et des pays; une répartition plus équitable des ressources sanitaires dans et entre les pays; la logistique sanitaire (conduite de recherches biomédicales, modalités d’organisation des services de santé; formation technique des professionnels de santé).

Les soins de santé primaires constituent pour l’O.M.S. la fonction essentielle du système de santé. Selon la déclaration d’Alma-Ata, ils doivent comprendre au minimum une éducation sur les problèmes de santé (méthodes de prévention et de lutte contre les maladies); la promotion de bonnes conditions et de bonnes règles de nutrition; un approvisionnement suffisant en eau et des mesures minimales d’assainissement; la protection maternelle et infantile (comprenant la planification familiale); les vaccinations contre les grandes maladies infectieuses; la prévention et le contrôle des grandes endémies locales, le traitement des maladies et lésions courantes, la fourniture de médicaments essentiels.

Le programme en cours d’élaboration sur la santé pour tous au XXIe siècle met en vedette les grands facteurs déterminants influençant l’état de santé des individus, des groupes et des sociétés: les changements macropolitiques, macroéconomiques, sociaux, démographiques et environnementaux, la technologie et l’éducation ont tous un impact sur la santé. Les mesures visant à les maîtriser demeurent indispensables pour les futures politiques sanitaires. Toutes les organisations du système des Nations unies reconnaissent que la santé se trouve au cœur du développement humain à long terme et que, réciproquement, un mauvais état de santé déstabilise et affaiblit socialement et économiquement les communautés et les pays.

O.M.S.
Sigle de Organisation mondiale de la santé.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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